Maladie de l’obésité, parlons-en…

Selon l’OMS, en 2016, dans le Monde il y a plus de 650 millions de personnes obèses et 1,9 milliards en surpoids, cela représente 13% d’adultes en obésité et 39% en surpoids.

En France, plus de 7 millions de personnes sont touchées par l’obésité et ce chiffre augmente depuis une trentaine d’années. Les personnes de tout âge peuvent être touchées par l’obésité (enfants, adolescents, adultes et même les personnes âgées) mais aussi toutes les classes sociales, même si les personnes les plus précaires sont les plus concernées.

L’obésité correspond à « un excès de masse grasse entraînant des conséquences néfastes pour la santé » (OMS). Cette maladie reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé est liée à un déséquilibre entre les apports énergétiques de l’alimentation et les dépenses énergétiques. Souvent, l’obésité s’installe à cause d’une alimentation déséquilibrée et une sédentarité trop importante, cela correspond à l’obésité primaire. De plus, il existe également l’obésité secondaire qui est liée à des anomalies génétiques (exemple : trisomie 21), des dérèglements hormonaux (exemple : troubles de la thyroïde) ou même à des traitements médicamenteux (exemple : corticoïdes).

De plus, l’obésité n’est pas toujours liée à l’alimentation, parfois le stress peut être en être la cause. En effet, un stress chronique peut engendre un dysfonctionnement du système nerveux, de l’hypothalamus et des glandes surrénales qui favorisent la prise de poids liée à la production importante de cortisol et d’adrénaline. Le stress augmente le risque de troubles du comportement alimentaire et une diminution de l’activité physique, ce qui favorise aussi l’obésité.

On constate que le sommeil a un réel impact sur l’obésité. Le manque de sommeil perturbe les sécrétions d’hormones et a des effets sur l’organisme. En effet, une prise de poids, une augmentation du tour de taille, une augmentation de tissus adipeux seraient liés à un manque de sommeil ou de mauvaise qualité. Cela s’explique par un dérèglement des sécrétions d’hormones régulant la faim, une augmentation d’apport alimentaire pour diminuer la fatigue tels que des sucres ou du gras. Une trop grande fatigue diminue également la pratique sportive.

L ’obésité augmente chaque année et malheureusement apporte souvent des complications au quotidien et à terme, peut favoriser l’apparition de maladies. C’est pourquoi, la prévention de l’obésité représente un objectif pour lequel chacun doit s’engager.

Il est important de suivre son poids ou la croissance de la personne pour prévenir au mieux l’apparition de l’obésité en mesurant son poids et sa taille afin de calculer son IMC (Indice de Masse Corporelle = poids/T²).

Chez l’adulte, il sera en surpoids si son IMC est supérieur à 25 kg/m², obèse à partir de 30 kg/m² et en obésité de grade III à partir de 40 kg/m².

Toutefois, on peut noter que l’IMC donne une indication approximative car il ne correspond pas forcément à l’adiposité, l’IMC peut donc être élevé chez une personne avec une masse musculaire importante, or l’individu ne sera pas en surpoids.

On constate que la sédentarité favorise l’apparition de l’obésité et est de plus en plus présente de part un manque d’activité physique lié à l’urbanisation, aux multiples moyens de transports, au télétravail…

Mais il y a également l’alimentation déséquilibrée qui fait partie des causes de l’obésité de par la consommation importante de produits industriels/tout-préparés, les boissons sucrés, les aliments avec une densité énergétique élevée mais pauvre en nutriments, des repas trop riches en protéines mais également une consommation trop faible de fruits et légumes. On peut ajouter à cela que le rythme de vie joue aussi un rôle dans l’apparition de l’obésité de par des rythmes alimentaires irréguliers liés à du grignotage, des sauts de repas…

L’obésité a de réels impacts sur le déroulement des journées des personnes : une fatigue importante avec des troubles de l’humeur, des difficultés respiratoires, des douleurs aux niveaux du dos, des genoux, des chevilles et un manque de sommeil. Puis à terme, l’obésité peut favoriser l’apparition du diabète, de maladies cardiovasculaires, une

hyperlipidémie

C ’est pourquoi, il est important de prendre en charge le plus tôt possible les personnes qui sont en surpoids ou en début d’obésité afin de limiter les complications en adaptant son alimentation et de pratiquer de l’activité physique régulière d’une heure par jour au minimum.

Selon le Programme National Nutrition Santé 4, il est essentiel de proposer une alimentation équilibrée, diversifiée et saine en favorisant le fait-maison, en augmentant sa consommation de fruits et légumes, en diminuant les produits trop gras et trop sucrés qui ont une valeur énergétique trop importante et de réguler les apports en féculents et en protéines.

Il est conseillé d’avoir un rythme quotidien régulier avec une prise de repas à heure régulière sans sauter de repas, de limiter le grignotage.

Il est conseillée également une alimentation de type méditerranéenne qui permet d’apporter des fibres ayant un rôle satiétogène (fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses…) et des acides gras tels que les oméga- 9 (huile d’olive) et des oméga-3 (poisson gras comme le thon, le saumon, la sardine…, l’huile lin, de noix…) qui ont des bénéfices sur la santé. En ce qui concerne les oméga 3, ils favorisent le développement oculaire et cérébrale mais ils ont également un rôle dans la système cardiovasculaire qui peut être impacté par l’obésité.

La perte de poids peut être augmentée si l’alimentation méditerranéenne est liée à une restriction énergétique, une augmentation de l’activité physique.

On peut conclure qu’il est donc très important de faire de la prévention auprès de la population mondiale, d’agir contre cette maladie et qui peut sauver des millions de personnes. Il est important de se diriger vers des professionnels de santé comme des diététiciens, psychologues, médecins afin d’évaluer et de personnaliser la prise en charge des personnes en analysant bien leurs histoires, les éventuelles comorbidités, leurs habitudes de vie, environnementales et culturelles, leurs situations professionnelles, familiales et psychologiques.

Concernant le diététicien, il fera un bilan diététique personnalisé permettant de compléter et d’approfondir le premier bilan effectué par le médecin ou une autre personne du corps médical. Les diététiciens rééquilibrent l’alimentation tout en analysant d’éventuelles troubles de l’alimentation (boulimie, hyperphagie..), les perceptions liées à l’alimentation… Selon l’enquête alimentaire réalisée, ils cherchent des stratégies pour avoir une balance énergétique adaptée afin de favoriser la perte de poids et de la stabiliser. En parallèle de la prise en charge diététique, il peut être nécessaire de faire des séances avec des psychologues car il est possible que l’individu ait des troubles psychologiques comme une baisse de l’estime et de sa confiance en soi, qu’elle ait des insatisfactions en générale dans sa vie, des culpabilités, un sentiment d’exclusion ou même des états dépressifs.

I l est aussi possible d’accompagner les personnes en obésité à travers de l’éducation thérapeutique du patient (ETP) en proposant divers ateliers tels que des ateliers culinaires, des discussions, des ateliers de sensibilisations sur le choix des aliments en magasins (analyses d’étiquettes, comparaisons de produits..). Enfin, il existe des associations qui permettent d’accompagner les personnes obèses comme « La ligne contre l’obésité », « La Ronde des Formes », « L’association Française des Chirurgies de l’Obésité » et  « Collectif National des Associations d’Obèses ». Il y a diverses associations en France qui sensibilisent et accompagnent les personnes en obésité.  

Article rédigé par Margot Billeau, étudiante en diététique à Paris, sous la direction de Mathilde Gibeaux, diététicienne à Paris 3ème et Neuilly sur Marne.

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