Les secrets de la tisane

Nous entendons plus fréquemment parler de Thé que de Tisanes, et pourtant ces dernières proposent un large choix de goûts, vertus et arômes tout aussi agréables…

L’équipe Miam a donc décidé de vous présenter les secrets de la Tisane !

Quelques précisions !

Pour éviter les confusions, commençons par une rapide précision sur la terminologie de ces breuvages.
On parle de tisane et de thé pour évoquer des boissons aromatiques, obtenues à partir de végétaux.
Jusque là, c’est pareil !
La différence entre ces deux boissons réside notamment dans le fait que les tisanes sont obtenues à partir d’extraits de plantes diverses (camomille, oranger, réglisse…) : il y aurait donc autant de tisanes possibles qu’il n’existe de plantes.
Alors que le thé, lui, est fait à partir des premières feuilles d’un seul et unique arbre : le théier (Camellia sinensis) !
Ce dernier est originaire de Chine et peut atteindre jusqu’à 25 mètres de haut à l’état sauvage.
Contrairement au thé, la tisane ne contient pas de théine (un stimulant) et peut donc être bu à n’importe quel moment de la journée.
Enfin, l’infusion, quant à elle, se rapporte davantage à un mode de préparation plutôt qu’à une boisson : c’est le fait de laisser tremper quelques minutes de la matière végétale dans de l’eau brûlante.

Un peu d’histoire…

Cela fait des millénaires que l’Homme (comme les animaux) puise dans la nature pour corriger ses carences alimentaires ou soigner certaines maladies. Ce serait les civilisations méditerranéennes et du Proche-Orient, 4000 ans avant notre ère, qui auraient mis en place les bases de ce que l’on appelle aujourd’hui la phytothérapie (médecine douce qui soigne avec les plantes). Ce fut le point de départ de la préparation de tisanes.

Depuis l’antiquité, herboristes, druides et médecins ont répertorié des milliers de plantes aux vertus thérapeutiques dans tout l’occident. Par le biais de tisanes ou de cataplasmes, romains et grecs utilisaient ces vertus des plantes pour se soigner.

Au Moyen-Age, les tisanes ont d’ailleurs été les principales ressources d’apport pharmaceutique. Ensuite appréciées par les chinois, les tisanes furent notamment échangées contre le thé.

Aux XVII et XVIII siècle, des tisanes étaient consommées pensant qu’elles pourraient accroître la fertilité, la longévité voire permettraient d’atteindre l’immortalité… Longue vie au Roi !

Techniques d’élaboration de la Tisane  

Avant d’arriver dans notre tasse sous forme de tisane, différentes étapes sont réalisées.
La première est la cueillette, déterminante quant à la qualité du produit fini et sera faite différemment en fonction de ce que l’on veut récolter : écorces, fleurs, feuilles, tiges ou racines.
Quand le végétal est récolté, il sera séché à l’air libre en général mais aussi à l’abri de la lumière. Ceci afin d’en conserver son odeur, sa saveur et sa couleur.
Puis il sera tamisé afin d’éliminer les impuretés qui pourraient persister : cailloux, terre.
En vu d’être commercialisées, les plantes sont coupées et conditionnées en sachets, que l’on conservera dans un emballage opaque et sec pour éviter de détériorer la qualité de la tisane.

Il existe 3 méthodes permettant d’extraire les principes actifs (composants d’une substance au pouvoir thérapeutique) avant de les filtrer pour les boire, particuliers à chaque végétal.
La macération : laisser tremper le végétal quelques heures dans de l’eau froide.
La décoction : faire bouillir un mélange d’eau et de plantes puis à le laisser refroidir.
L’infusion :  verser une eau frémissante sur des végétaux et laisser tremper 5 minutes maximum.
Pour ces trois types de préparation, il est préférable de choisir une eau de source peu minéralisée afin de conserver au mieux les principes actifs des végétaux.

Des plantes aux multiples vertus

Voici quelques exemples de plantes à boire en infusion et que vous pourrez certainement trouver dans vos jardins… Ouvrez l’oeil !

 • l’ortie : cette plante dont nous avons plutôt tendance à nous méfier à cause de ses poils urticants, a longtemps été consommé en soupe. Mais nous pouvons également ramasser ses feuilles pour la déguster en tisane. Je vous conseille vivement d’utiliser des gants lors de la cueillette mais n’ayez crainte, ses poils disparaissent quelques minutes après l’avoir plongé dans l’eau bouillante. Elles est intéressante pour ses effets anti-oxydants (diminution du vieillissement cellulaire) et possède vitamines et minéraux qui sont efficaces pour lutter contre les rhumatismes et les troubles du sommeil. Elle limite aussi la production de sébum et de pellicules.  

 • la camomille : pour un litre d’eau, il suffit d’une petite poignée de ses fleurs jaunes et blanches pour profiter des vertus que cette plante a à nous offrir. Elle va faciliter la digestion et l’assimilation des nutriments ingérés tout au long de la journée. Apaisante et relaxante, elle peut être une alliée lors des périodes stressantes.

 • la verveine : ses fleurs mais aussi ses feuilles possèdent plusieurs vertus. Elle aidera au drainage et à l’élimination des déchets. Comme la camomille, elle va diminuer l’acidité
gastrique donc les flatulences et favorise l’assimilation des nutriments. Cette plante est elle aussi calmante.

 • le bouleau : il est possible de ramasser les feuilles ou les bourgeons de ce bel arbre pour bénéficier de ses effets. Ces derniers sont diurétiques, c’est-à-dire qu’il va augmenter la sécrétion urinaire et peut notamment être efficace pour traiter l’hypertension artérielle ou l’insuffisance cardiaque.
Il existe tant de plantes qui ont des bienfaits à nous offrir, alors pourquoi s’en priver ? Profitons de ce que la terre nous offre…

Article rédigé par Léa Lebon, sous la direction de Clélia D’angelo (diététicienne et vice-présidente de Miam)

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